Oiseaux nuisibles :
comment les effaroucher durablement ?

oiseaux nuisibles : corneilles, pigeons, étourneaux, comment les effaroucher durablement ?

Quand on parle d’oiseaux nuisibles, on en a tous un en particulier qui nous vient à l’esprit.

Pour les citadins, c’est le pigeon ramier, que l’on croise sur toutes les places, dans la rue, dans chaque square, sur les balcons et les toits… Une prolifération qui est cause de nuisances sonores et olfactives, de dégradations de bâtiments. Elle représente également un risque sanitaire pour la population à travers la quantité de déjections produites.

Dans les campagnes, on connaît bien les corneilles, corbeaux et autres étourneaux. Ils se nourrissent des jeunes semences dans les champs et des jeunes pousses cultivées par les agriculteurs. D’importantes quantités de récoltes sont ainsi ravagées chaque année. Ils sont également bien connus des industries de l’agro-alimentaire (IAA) dont ils visitent régulièrement les stocks de vrac ou de produits finis.

Les zones situées à proximité de la mer sont quant à elles régulièrement visitées par les mouettes et les goëlands.

Dans les aéroports et les terrains d’aviation, le risque vient des collisions animalières. un phénomène assez important qui occasionne des dommages structurels parfois importants.
Pour chacun de ces environnements l’approche de la problématique des « oiseaux nuisibles » par un professionnel sera différente, tant par l’espèce d’oiseaux à cibler, que par son lien à la zone (terrain de chasse, zone de reproduction, zone de nidification…) ou encore par la ou les contraintes réglementaires à prendre en compte.

Risques liés aux oiseaux : comprendre les menaces

La présence d’oiseaux peut entraîner divers risques, tant sur le plan sanitaire que pour la sécurité humaine. Ces risques peuvent toucher les sites agroalimentaires, les lieux accueillant le public, les usines de production, les GMS mais pas que…  Nous vous dévoilons ci-dessous les principaux risques et nuisances causées par les volatiles auxquels vous pouvez être confrontés si vous ne faites rien pour les prévenir ou les traiter à temps.

Les enjeux sanitaires

Les oiseaux, par le biais de leurs fientes, plumes et les matériaux utilisés pour la construction de leurs nids (herbes, tiges sèches, algues, etc.), peuvent entraîner la contamination des denrées alimentaires. Leurs activités amènent souvent des salissures et des résidus de nourriture sur les surfaces de production, dans les zones de stockage et sur les équipements. De plus, les oiseaux peuvent transporter des insectes nuisibles dans leurs plumes.

Les oiseaux comme des rongeurs sont également à la source des certains pathogènes, des maladies (ex. salmonelle) et des réactions allergiques.

La présence des volatiles sur les sites IAA peut être extrêmement problématique sur le plan sanitaire.

Les risques structurels

Les oiseaux causent également des dégradations des bâtiments surtout au niveau de toits, de gouttières, des conduits, des drains. En effet, les évacuations d’eaux peuvent être bouchées par l’activité des oiseaux. Notamment, lorsqu’elles sont bouchées par des plumes, des résidus de nourriture, des nids, etc. Cette situation peut entraîner une stagnation d’eau assez importante et dans des pires de cas l’effondrement de toitures. 

La perturbation des opérations 

Lorsque les oiseaux pénètrent à l’intérieur des bâtiments, notamment dans les zones de production et les entrepôts, ils endommagent les équipements et créent des nuisances sonores et olfactives. Pour illustrer cela, considérons une surface de vente ou une réserve où la présence d’oiseaux tels que les moineaux et les pigeons pose divers problèmes fonctionnels.

La sécurité des employés et des clients

La sécurité des employeurs et des clients rejoint les trois enjeux cités précédemment. Les risques de maladies et de pathogènes véhiculés par les oiseaux, ainsi que les nuisances olfactives, nuisent aux conditions de travail, altèrent le bien-être des employés et impactent leur productivité. Certains oiseaux, tels que les goélands, peuvent se montrer particulièrement agressifs envers les humains, surtout lors de la nidification. Le salarié peut exercer sont droit de retrait dans certaines conditions.

Dans certains cas, la présence de colonies d’oiseaux peut nuire à la réputation de l’entreprise notamment lorsque celle-ci opère dans des secteurs sensibles comme l’industrie agroalimentaire, les restaurants, etc.

Les Volatiles Non Gérés : Menaces pour la Conformité et la Réputation

Si l’entreprise décide d’ignorer les risques liés aux volatiles, les conséquences qui en découlent seront :

  • non conformité aux normes d’hygiène et de sécurité, 
  • des pertes financières importantes liées aux amendes, aux frais de remise en conformité ou à la réparation, notamment en cas de dommages structurels au bâtiment.
  • l’ancrage des oiseaux dans le lieu choisi comme domicile et le lieu de nidification. Cette situation peut compliquer les opérations de protection contre invasion aviaire 
  • une détérioration de l’image de l’entreprise auprès des employés, des clients et d’autres parties prenantes 
  • Dans les pires des cas, cette situation pourrait entraîner la fermeture des sites ou des rappels de produits, notamment lorsque la contamination des aliments est avérée.

Qu'est-ce qui attire les oiseaux?

  • La chaleur et la recherche d’une zone de nidification et de reproduction
  • La nourriture et une source d’eau
  • La sécurité et un abri contre les prédateurs

Identifier l’objectif des volatiles nuisibles pour apporter une réponse durable

Par exemple, dans un champ, l’objectif est de protéger les semis et de leur permettre de pousser. On va donc soit tenter d’éloigner les oiseaux d’une zone définie, soit essayer des les orienter vers une autre source de nourriture, vers des bois ou autre zone non agricole.

Pour l’aviation, l’objectif sera d’éloigner le plus possible les oiseaux des pistes, pour permettre le va et vient des avions sans risque de collision avec les animaux. Il s’agit souvent à terme de recréer des zones de chasses ou de reproduction éloignées de l’aéroport, avec l’appui d’un système d’effarouchement a effet immédiat pour « protéger » les couloirs aériens.

En ville, et à proximité des habitations en campagne, il est obligatoire de prendre en compte les règles de bon voisinage et l’article R1336-5 (R1334-32 du code de la Santé publique, modifié le 7 août 2017) qui, de fait, va encadrer l’usage d’effaroucheurs sonores :

« Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé, qu’une personne en soit elle-même à l’origine ou que ce soit par l’intermédiaire d’une personne, d’une chose dont elle a la garde ou d’un animal placé sous sa responsabilité. »

Dans tous ces cas, l’objectif de l’effarouchement est de déplacer les oiseaux nuisibles, pas de les éliminer.

Quels sont les points de vigilance ?

  • La présence d’excréments 
  • Dégâts au niveau de la nourriture stockée
  • Traces de passages (plumes, matériaux utilisés pour les nids, etc) 
  • Détection visuelle par les salariés ou clients
effaroucheur mouettes et oiseaux nuisibles

Des réponses adaptées et combinées

Quelles solutions pour prévenir les risques liés aux volatiles? 

  • Maintenir une bonne hygiène sur site. Programmes de nettoyage et d’entretien réguliers
  • Rendre le site moins attractif pour les oiseaux (éviter l’accumulation d’eau, de nourriture non protégée, gestion optimale des déchets)
  • Apprendre au personnel à reconnaître et signaler les problèmes potentiels, ainsi que de les enregistrer afin d’avoir une bonne traçabilité.
  • Étudier les points d’accès (portes, fenêtres, ventilations) et les rendre moins accessibles par des équipements résistants aux infiltrations d’oiseaux, installations de portes automatiques…

Des mesures de contrôle sont nécessaires pour maintenir le site dans des conditions optimales et éviter la propagation d’oiseaux aux abords du site et à l’intérieur, les empêchant de nicher et de se reproduire. Petit focus sur les typologies de solutions d’effarouchement à disposition des professionnels :

  • Les effaroucheurs visuels : épouvantails et cerfs-volants sont bien connus. Ces derniers simulent la présence de rapaces, prédateurs des oiseaux ciblés. Certains épouvantails utilisent des procédés automatiques à la fois visuels et sonores.
  • Les effaroucheurs sonores : qui émettent, idéalement de manière aléatoire ; des enregistrements de cris de détresse de volatiles ou des cris de leurs prédateurs naturels. L’émission aléatoire des enregistrements et de la fréquence de diffusion sont des moyens efficaces de lutter contre l’accoutumance des oiseaux.
  • La pyrotechnie : qui utilise, de manière très réglementée, des feux d’artifice. Cette méthode est peu utilisée, notamment à cause de la complexité de sa mise en œuvre.
  • La fauconnerie : introduit dans l’environnement les prédateurs naturels des volatiles nuisibles. Une méthode respectueuse de l’environnement qui permet une régulation naturelle des espèces nuisibles. L’usage de la fauconnerie est très réglementée et est de plus en pus utilisée en complément d’autres techniques d’effarouchement. Je cite cette solution même si elle n’appartient pas vraiment à la catégorie des effaroucheurs, mais relève plutôt de la régulation des espèces invasives.
  • Les gels répulsifs, de plus en plus utilisés et efficaces.
  • Barrières physiques comme l’installation de filets, de picots, de rideaux à lanières et/ou des portes automatiques (surtout pour les sites IAA)

D’autres solutions comme le déplacement de nids, piégeage, stérilisation sont envisageables, mais ces actions doivent être menées de manière éthique et respectueuse de l’environnement et de la réglementation en vigueur selon les espèces cibles.

Quelles solutions ne doivent pas être utilisées pour la lutte contre les volatiles ?

Les solutions telles que les colles, les produits chimiques ou les tirs sont à proscrire. En effet ces méthodes non éthiques peuvent blesser, empoisonner, faire souffrir les oiseaux et causer des problèmes environnementaux (empoisonnement secondaire, pollution de terre et des eaux, etc.)

Les points à retenir

Vous l’aurez compris à la lecture de cet article, chaque cas de gestion et de régulation des volatiles nuisibles est particulier. La ou les réponses à apporter vont dépendre de plusieurs facteurs à prendre en compte. Les oiseaux ont des capacités d’adaptation très importantes qui vont influer sur les méthodes à appliquer. S’il faut retenir 3 choses après cette lecture :

  • La combinaison de différentes techniques d’effarouchement (sonore et visuel par ex.) apportera toujours une réponse plus durable et plus performante.
  • La gestion des oiseaux nuisibles requiert à la fois expérience et expertise. Faites confiance aux professionnels de la gestion anti-nuisibles pour analyser votre problématique et pour y apporter des solutions adéquates, performantes et durables.
  • Prévenir les risques liés aux oiseaux nuisibles s’avère la meilleure solution contre les infestations. Il existe des stratégies et des protocoles adaptés à chaque situation selon le secteur d’activité, l’environnement et les différentes espèces d’oiseaux.

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