Qui sont les ESOD ?

anciennement appelés "espèces nuisibles"

ESOD Renard roux

En France, les espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD), anciennement appelées espèces nuisibles, sont classées en trois listes via trois arrêtés ministériels :

  • Liste nationale : espèces nuisibles pour l’ensemble du territoire national (R. 427-6 du code de l’environnement).
  • Liste départementale : espèces nuisibles dans tout ou partie d’un département (R. 427-6 II du code de l’environnement).
  • Liste locale : espèces nuisibles localement par arrêté préfectoral (R. 427-6 III du code de l’environnement).

Ces arrêtés fixent également les périodes et les modalités de destruction (tir, déterré avec ou sans chien ou piégeage dans la plupart de cas) de ces espèces. La destruction et le piégeage peuvent être pratiqués uniquement par des personnes agréées. L’utilisation de produits chimiques est strictement interdite.

Quels sont les critères pour classer une espèce comme "nuisible" (ESOD) ?

L’objectif de ces arrêtés est de réguler certaines espèces afin de limiter les dégâts potentiels.

Une espèce est considére ESOD lorsqu’elle porte atteinte de manière significative :

  • à la santé et à la sécurité publiques : par exemple certaines espèces peuvent propager des maladies.
  • à la protection de la faune et de la flore: des espèces pouvant menacer d’autres animaux ou plantes, provoquant un déséquilibre écologique.
  • aux activités agricoles, forestières et aquacoles : destruction de cultures, de forêts ou d’infrastructures.
  • ou à d’autres formes de propriété : dégâts matériels affectant des biens privés ou publics.

Deux critères supplémentaires sont également pris en compte :

  • L’importance des dégâts : estimée à environ 10 000 € de pertes sur une période de trois ans.
  • La présence dans un lieu précis : environ 500 prélèvements par an pour juger de la nécessité d’une régulation.

Opposition des associations environnementales aux ESOD

Plusieurs associations de protection de l’environnement et des animaux expriment leur mécontentement face au classement de certaines espèces comme ESOD. Elles soulignent l’impact négatif sur la biodiversité, l’absence de preuves scientifiques suffisantes pour justifier le caractère nuisible de certaines espèces. Elles pointent également du doigt l’efficacité discutable des méthodes de régulation, qui favorisent la destruction en lieu et place de solutions plus respectueuses de l’environnement.

Les ESOD du premier groupe

Les espèces non indigènes ou non originaires de France « classées sur l’ensemble du territoire métropolitain par un arrêté ministériel pérenne ». Cette liste contient 6 espèces nuisibles :

  • le chien viverrin,
  • le vison d’Amérique,
  • le raton laveur,
  • le ragondin,
  • le rat musqué
  • la bernache du Canada.
ESOD - vison d'amérique
Vison d'Amérique
ESOD ragondin
Ragondin
ESOD raton laveur
Raton Laveur

Les ESOD du deuxième groupe

Le deuxième groupe est classé par arrêté ministériel triennal pour chaque département. Il inclut :

  • La belette
  • la fouine
  • la martre des pins
  • le renard roux
  • le corbeau freux
  • la corneille noire
  • la pie bavarde
  • le geai des chênes
  • l’étourneau sansonnet
Martre des pins
ESOD renard roux
Renard roux
ESOD Corneille noire
Corneille noire
ESOD Pie bavarde
Pie bavarde
ESOD geai des chênes
Geai des chênes
ESOD étourneau sansonnet
Etourneau sansonnet

Focus sur quelques animaux du deuxième groupe ESOD

Les fouines et les martres

Les fouines et les martres sont des espèces de la famille mustélidés.  Elles causent de nombreux dégâts  lorsqu’elles s’installent sur un site. Outres les nuisances olfactives causées par leurs déjections, elles endommagent vos structures, les câbles électriques et surtout l’isolation comme la laine de verre.

Ces espèces sont classées comme ESOD. En revanche les mesures autorisées diffèrent selon les départements. Il est donc impératif de se renseigner localement sur les actions autorisées pour remédier au problème. Attention, cette espèce est protégée en Belgique.

Privilégier des solutions alternatives au piégeage ou la mise au mort permet de préserver la biodiversité et conserver les bienfaits que les fouines et les martres ont sur l’écosystème comme par exemple la régulation de population de rongeurs.

Pour plus d’informations sur les solutions non chimiques et non létales possibles pour éloigner durablement des fouines et des martres dans les combles et les greniers consultez notre article. 🔗

Le corbeau freux et la corneille noire

Le corbeau freux, souvent confondu avec la corneille, est classé ESOD dans plusieurs départements de France. Les principaux dégâts associés à cette espèce d’oiseaux sont ceux causés dans les champs des agriculteurs au moment du semis et de premières pousses. A cela s’ajoute la réduction des rendement des vergers ou des vignes . Ils peuvent également causer parfois des nuisances en milieu urbain, s’ils le choisissent comme un dortoir. 

Comme les corbeaux freux, la corneille noire est classée ESOD dans plusieurs départements de France. Elle est également la source de dégâts dans l’agriculture car elle se nourrit de graines semées, des fruits dans les vergers et les vignes. Elles sont également à l’origine de salissures et de nuisances sonores surtout en dehors de période de reproduction (d’août à février).

Ces deux espèces, même si elles sont classées ESOD, contribuent à l’entretien de la biodiversité. Les méthodes plus douces que la destruction existent pour repousser cette espèce des champs comme des effaroucheurs sonores ou visuels.

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L'étourneau sansonnet

L’étourneau sansonnet comme corbeaux et corneilles est classé ESOD dans plusieurs départements de France. Lorsqu’ ils se mettent en colonie, ils peuvent amener leur lot de nuisance en agriculture et en élevage, mais aussi en milieu urbain. Les fientes d’oiseaux peuvent dégrader les infrastructures et les bâtiments. Ils causent également des dommages aux vergers, aux vignes et aux champs d’agriculteurs.

Focus sur quelques animaux du troisième groupe ESOD

Le troisième groupe : les espèces indigènes représentant « une liste complémentaire définie par un arrêté préfectoral annuel », en fonction des particularités locales. Cette catégorie d’espèces concerne : 

  • sanglier
  • lapin de garenne
  • pigeon ramier
ESOD Sanglier
Sanglier
ESOD lapin de garenne
Lapin de garenne
ESOD Pigeon ramier
Pigeon ramier

En réduisant les sources de nourriture et d’eau et les zones potentielles de nidification, vous diminuez considérablement les risques d’invasion. Maintenir ces zones propres et bien rangées permet d’éliminer les refuges pour les rongeurs et autres nuisibles.

Le sanglier

Le sanglier, appartenant aux familles de suidés, cause de nombreux dégâts aux cultures et aux récoltes agricoles, se nourrissant de maïs par exemple ou détruisant les prairies comme les champs de pâturage. L’explosion de la population de sanglier ces dernières années a amplifié le problème.

Prévenir les dégâts est possible en installant des fils électriques autour des champs. Une autre solution efficace repose sur l’utilisation de granules anti-sangliers à base d’huile essentielle de romarin 🔗 , dont l’odeur agit comme une barrière végétale. Ces granules repoussent non seulement les sangliers, mais aussi les renards et d’autres nuisibles sauvages.

Les agriculteurs peuvent être indemnisés pour les dégâts causés par les sangliers, ainsi que pour ceux provoqués par d’autres gibiers non ESOD, tels que le chevreuil, le cerf élaphe, le cerf sika, le daim, le chamois, le mouflon et l’isard. Les indemnisations sont gérées par la Fédération de chasse. 🔗

Quels autres animaux peuvent présenter des risques de dégâts sans être inscrits sur la liste ESOD ?

Les mouettes et les goélands

Les goélands et les mouettes, souvent présents dans les villes côtières, peuvent poser des problèmes pour les sites de stockage, les zones logistiques, les sites industriels agroalimentaires (IAA), ou encore provoquer des nuisances en milieu urbain. Ces espèces sont protégées depuis 1962, ce qui signifie qu’elles ne peuvent ni être piégées ni abattues. De plus, les actions de répulsion sont interdites pendant la période de ponte. Il est donc conseillé d’intervenir avant la nidification.

Lisez notre article pour connaitre les techniques d’éloignement des goélands et des mouettes 🔗

Les cormorans

Les cormorans sont des espèces protégées par l’Union Européenne depuis 1979. Les oiseaux migratoires à la base, ils deviennent de plus en plus sédentaires. Leur population a été multiplié par dix en 40 ans. Cette croissance démographique peut poser problème aux pêcheurs, aux propriétaires d’étangs et aux pisciculteurs, car les cormorans se nourrissent de poissons, causant parfois des pertes financières s’élevant à des dizaines de milliers d’euros.

Comment agir face aux problématiques liées aux animaux et/ou oiseaux sauvages ?

En cas de problèmes causés par des espèces animales, qu’il s’agisse de parcelles agricoles, de sites industriels ou de propriétés privées, il est crucial d’adopter une démarche éthique, méthodique et respectueuse des réglementations en vigueur.

  • Identification de l’espèce : La première étape consiste à identifier l’espèce responsable des dégâts, ainsi que la fréquence de leur apparition. Cela est crucial, car certaines espèces peuvent être classées ESOD, tandis que d’autres sont protégées. Cette étape vous aidera à déterminer les actions à entreprendre.
  • Réglementation : Ensuite renseignez-vous auprès de services communaux quelles  solutions sont envisageables selon l’espèce en question.
  • Identifier le type de dégâts : Ces dommages peuvent affecter les infrastructures, les stocks, les cultures ou les animaux.
  • Estimer les dommages : Essayer de quantifier les pertes. Dans certains cas, les agriculteurs peuvent être dédommagés en fonction des dégâts et pertes subis.
  • Prévention et protection : Privilégiez les solutions non létales et répulsives.
  • Par exemple, pensez à installer des barrières physiques (grillages, grilles de protection, fils, etc).
  • Enlever les anciens nids, s’il s’agit d’une problématique oiseau
  • Utiliser les méthodes de dissuasion : Repousser avec des dispositifs sonores, visuels, ultrasons ou laser (par exemple des effaroucheurs sonores, les épouvantails, les cerfs-volants rapaces, etc.). Afin de limiter l’accoutumance, pensez à modifier régulièrement l’emplacement des effaroucheurs et les séquences sonores.
  • Repousser avec des solutions végétales : optez pour des barrières végétales à base des huiles essentielles (par exemple des gels anti-oiseaux, des granules anti-sangliers )
  • Essayez la bioprédation : pensez à la fauconnerie pour effrayer et repousser les étourneaux, corneilles, pigeons, etc.

La gestion des animaux sauvages, qu’il s’agisse de sangliers, de goélands, de cormorans ou d’autres espèces, est un enjeu complexe qui nécessite une approche préventive, éthique et adaptée aux réglementations en vigueur. Face aux dégâts qu’ils peuvent causer, notamment en milieu agricole et industriel, il est essentiel de privilégier des solutions non létales telles que les répulsifs naturels, les dispositifs de dissuasion et les barrières physiques.

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